dimanche 4 novembre 2018

Comment le soi-disant « chef d’Etat » français, avec la complicité de son gouvernement, met sa population sciemment en danger.

      Il reconnaît lui-même être arrivé au pouvoir par effraction : « Je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’histoire. Une effraction parce que la France était malheureuse et inquiète. »[1].  J’ajouterais ici qu’il est l’auteur d’une des plus grandes fraude intellectuelle de la 5èmeRépublique avec la complicité zélée de tous les membres de son gouvernement et de sa majorité parlementaire. Qui est trompé dans cette histoire ? Tout citoyen français qui n’appartient pas aux 1% les plus riches, et qui, quelle que soit la représentation qu’il se fait de sa situation personnelle, se verra glisser vers de plus en plus de précarité et de difficultés financières. Les faits sont pourtant là, connus… mais l’illusion perdure. 
      Evoquons les postulats de départ de toute sa politique économique : des hypothèses plus qu’incertaines dont la concrétisation était liée au contexte favorable de l’époque[2]. L’idée de départ était d’améliorer la situation des français en matière d’emploi et de pouvoir d’achat par un soutien important à la croissance en libérant les entreprises des contraintes qui les empêcheraient de se développer et d’exprimer leur plein potentiel de croissance d’activité ; en espérant que cela se répercute de manière positive sur le marché du travail en terme d’emplois. Pour poursuivre ces objectifs, certaines mesures  ont été imposées par décrets ; les plus emblématiques restent la révision du code du travail pour « flexibiliser » le marché du travail et soi-disant permettre aux entreprises d’être plus souples sur la question des embauches ainsi que la modification de l’ISF afin de permettre à ces même entreprises de disposer de fonds plus importants destinés aux investissements productifs. Malgré les doutes émis et les mises en garde nombreuses, au bout d’un an, les conséquences ne sont pas réjouissantes : nombre d’entreprise peuvent saisir l’occasion de licencier leur salariés[3], l’investissement ne connaît aucune accélération[4]et bien sûr… les dividendes et revenus des plus riches ont explosé[5]. D’ailleurs Macron l’a dit lui-même lors d’une sortie dont il a le secret : « moi je ne donne que l’argent que je prends par ailleurs »[6] ; APL, CSG pour les retraités, taxe sur le tabac, taxe sur le carburant… Nous savons donc à qui il prend[7]
Au delà du fait qu’il est de plus en plus contestable et irresponsable de voir dans la croissance l’alpha et l’omega des objectifs des « économies développées » (confer les considérations écologiques incompatibles avec cette illusion de croissance positive infinie), ce plan économique fonde bien tous ses espoirs sur le pronostic d’une croissance  durable et soutenue, ce qui est déjà le premier écueil majeur car largement remis en cause depuis plusieurs mois[8]… Peut-être serait-il plus judicieux de profiter d’un contexte favorable afin d’opérer un changement complet de notre modèle économique et social en favorisant les initiatives d’économie alternative et coopérative, le recentrage sur le local, les modes de production alimentaire écologiques et durables (fin de l’agriculture intensive, développement de la permaculture et autres initiatives d’argriculture soutenable), aides publiques pour des expérimentations de sociétés basées sur des nouveaux modes de solidarité et de relation sociales du type ZAD, lutte réelle contre l’obsolescence programmée… tout cela dans le but de nous rendre moins dépendants d’une notion si volatile et imprévisible.   
      Il est important de noter un certain nombre de témoignages faisant état du fait que la France ait mieux résisté que ses voisins à la crise financière de 2008[9] ; nous pouvons tout à fait comprendre que cette exception française (code du travail protecteur, sécurité sociale efficace), toujours critiquée de manière virulente par les libéraux, puisse avoir pour conséquence une moindre augmentation de la croissance générale sans pour autant remettre en cause l’activité de la majorité de nos entreprises. Une digression peut être faite ici pour évoquer les PME (Petites et Moyennes Entreprises) ; elles seules pourraient justifier, dans certains cas précis, les adaptations du code de travail ; cependant, le gouvernement aurait pu tout simplement centrer les mesures et décrets sur ce secteur exclusivement. Malheureusement cela n’a pas été le choix de nos dirigeants avec les conséquences que l’on connaît.  Rappelons qu’ actuellement, les prévisions de croissance à long terme sont toutes revues à la baisse[10]et il s’agit d’un contexte général dans une économie mondialisée  qui n’attend pas les signaux envoyés par un gouvernement français fantoche pour se relancer. A l’inverse, plusieurs témoignages mettant en garde contre une crise potentielle se multiplient ces derniers mois et il ne faudrait pas faire la sourde oreille[11]... La réaction la plus saine, si l’on s’attache à l’intérêt général et au bien-être de sa population serait de revoir l’ensemble des mesures à venir et de changer radicalement de politique économique en mettant en balance d’un côté la situation de milliers de foyer et de l’autre quelques points de croissance non garantis. Le choix devrait être rapide pour n’importe quel chef d’Etat et gouvernement qui se respecte… Je vois un parallèle avec une situation plus concrète dans laquelle un pompier vous expliquerait que vous entrez dans une maison ou les risques de départs de feu, et donc d’explosion générale (crise financière majeure), sont énormes, et qu’au lieu de rebrousser chemin (arrêter la politique actuelle) vous vous enfonciez le plus possible dans le sous sol (mesures actuelles) pour aller chercher quelques biens qui pourraient s’y trouver (croissance) et, qu’en plus, vous refusiez d’emmener avec vous l’extincteur que vous avez à disposition (mesures sociales et service public)… Irresponsable me diriez vous ? 

    Deuxième écueil majeur, une contradiction liée à cette idée d’une société du « tout numérique et technologique »[12]. Un problème insoluble est posé maintenant. Les facteurs principaux qui entrent dans l ‘équation sont les suivants : une demande énergétique qui va exploser et  « un engagement » pour la sortie du nucléaire qui ne peut être honoré. En effet, les forums ventant la « start-up nation » s’enchainent ; les rapports nous promettent un avenir radieux avec une IA (Intelligence Artificielle) positive, des ordinateurs quantiques aux capacités de calculs dépassant les rêves les plus fous[13], l’émergence de nouvelles pratiques économiques avec le « Bitcoin »[14]et les « blockchains »[15]déjà encensés par un ministre de l’économie paradoxalement déconnecté[16], l’arrivée de voiture électrique en masse et même de voitures autonomes, la robotisation et l’informatisation de toutes nos entreprises, les nouveaux modes de paiements numériques… et, pour qui émettrait une critique, une réponse en forme de sentence : « on n’arrête pas le progrès, c’est la marche du monde, on ne peut pas faire autrement ». En effet, nous nous trouvons de nouveau ici dans une réponse de l’ordre de la posture idéologique ; nous pouvons d’ailleurs trouver autant d’arguments pour que contre. Une seule réflexion devrait alors servir d’arbitre à ce débat : les ressources énergétiques à notre disposition et les conséquences d’une augmentation incontrôlée  de la demande énergétique sur « notre sécurité écologique »[17]
La question du nucléaire devient primordiale[18]. La dangerosité de ce secteur énergétique est avérée[19]et les différents gouvernements, sous la pression de l’opinion publique, ont été contraints de prendre des mesures[20]. En effet, certains désastres ont mis en lumière les limites de cette industrie[21] : catastrophes naturelles par nature imprévisibles, comme dans le cas de Fukushima,  qui vont augmenter en fréquence ; catastrophe  financière avec des délais impossibles à tenir et des factures revues constamment à la hausse se chiffrant en milliards[22]et enfin, catastrophe en terme de sécurité sanitaire avec l’ ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire, organisme qui agit au nom de l’Etat) qui pointe régulièrement des manques et qui, malgré cela, est reconnue, par de nombreuses associations écologiques, comme conciliante, pour ne pas dire laxiste[23]... Un tableau général vraiment rassurant…
Pour notre plus grand malheur, le seul moyen de poursuivre notre fuite en avant numérique et technologique est la promotion de cette industrie mortifère. Il est d’ailleurs très intéressant de voir les inflexions actuelles qui se dessinent par petites touches (côté médiatique)[24], ou plutôt à gros traits (côté gouvernemental)[25], aux niveaux de nos instances dirigeantes et qui nous conduiront fatalement à une remise en cause de la sortie annoncée du nucléaire : EDF qui multiplie les appels du pieds au gouvernement[26], un premier ministre transfuge d’AREVA aux manettes[27]après le départ fracassant d’un ministre de l’écologie anti-nucléaire, De Rugy qui semble adepte « des petits pas »[28], plus que frileux en la matière, et prêt à s’asseoir dès qu’on lui demandera sur tous ses engagements passés (comme il l’a déjà si bien fait jusqu’à maintenant), la remise en cause symbolique mais « tout à fait normale » d’un décret arrêtant la fermeture de la centrale de Fessenheim[29], la remise en cause de la capacité de fourniture et de la viabilité économique de la production d ‘énergie renouvelable[30]…  les exemples parlants ne manquent pas. Ajoutons à cela la sonnette d’alarme tirée par de nombreux acteurs du domaine quant à l’intégrité de nos installations électriques[31], la surtension ou la surchauffe semblent proches[32]
Nous faisons face à un drame sans précédent avec une incapacité systémique à soutenir un projet gouvernemental irréalisable et totalement illusoire, une inadéquation totale entre objectifs poursuivis et ressources disponibles. Il s’agit d’une mise en danger tout à fait réelle de toute notre économie et donc de la société française dans son ensemble. Exemple criant avec la vague de privatisations lancée par l’Etat[33]pour alimenter un fond d’investissement dans un secteur bientôt au bord de la rupture[34]

En conclusion, je considère que toutes les bases sur lesquelles repose le projet macronien sont en phase de désintégration avancée, menaçant l’ensemble de notre pays : postures déclaratives qui ne passent pas l’épreuve du réel (politique extérieure, injonctions contradictoires en matière d’écologie) et inconsidérations majeures pour ce qui est de la prévention des risques qu’ils soient économiques ou écologiques. Et le plus effrayant pour nous tous est l’affirmation récente, dans cette allocution accablante et déprimante sur le fond comme sur la forme (le 16 octobre sur France 2), qu’ « il n’y aura aucun changement de cap »… Il n’y a rien de plus dangereux que le déni, l’aveuglement et l’incapacité à se remettre en question, surtout pour la personne qui porte la responsabilité de notre avenir collectif par son action quotidienne. La seule solution qui me paraît viable est la démission de cet individu ainsi que l’ensemble de son gouvernement (ou la destitution si nécessaire) ; j’ai la très nette impression qu’il mène, à grands pas cette fois-ci, le peuple français à l’abattoir. Certains pourraient rétorquer qu’avec ces idées c’est bien moi qui suis irresponsable, qu’il s’agit de choisir entre le macronisme et le chaos (ce petit jeu malsain a déjà mené un incompétent au pouvoir) . Je vois plutôt un choix entre l’incertitude de ce qui pourrait venir, donc un espoir d’amélioration et la certitude d’un crash inévitable. Vous comprendrez que je pencherais vers l’incertitude… Au lieu de suivre les velléités d’esprits malades égocentrés, tournés exclusivement vers la réussite financière d’entreprises peu soucieuses de l’intérêt général (dans lesquelles ils se préparent tous à « pantoufler » allègrement), c’est notre intelligence collective citoyenne qui pourra s’exprimer. Je reste persuadé que, pendant les heures graves et dans l’urgence des circonstances, se révèlent les véritables consciences honnêtes et justes. 

P.M.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle de 2022

Dimanche 10 avril 2022 je ne serai pas en déplacement, j’aurai la capacité de me rendre au bureau de vote, je ne me désintéresse pas du tout...