vendredi 31 mai 2019

Héritage mortel

Comment s’accommoder de choses inacceptables 
Je suis las de nous voir ainsi sonner le glas
De nos espoirs passés sombrant, indomptables
Peut-être est-il temps, la faucheuse, qui va là 

Crépuscule, notre nature peut-être périssable
Les heurts et la passion semblent-ils haïssables
Aucune quiétude venue de notre évolution
Quelles attentes, quels restes de nos générations

L’équilibre précaire de notre condition
Le fil qui s’est tendu, cri de désillusion
Les minutes s’égrènent, n’aie pas peur mon enfant
Le soleil est là-haut toujours incandescent 

Homme, tu es poète, ne le comprends-tu pas
Non, allez arrête, surtout je ne le veux pas
Mais quel mal y-a-t-il à être de ce métal-là
Je préfère la terre, sans elle je ne survis pas

P.M.

vendredi 3 mai 2019

Le mensonge et la manipulation comme mode de gouvernance. Comment avoir confiance en de tels charlatans ?

       La tendance semble de plus en plus prononcée, il n’y a actuellement plus aucune place laissée au doute. Les dirigeants actuels français, et j’intègre ici le Président de la République, son gouvernement, les députés de la majorité et les personnalités engagées dans les élections européennes, sont tous totalement décomplexés. Bien sûr je ne me fais pas d’illusion sur les procédés employés par les politiciens de tous bords lors des mandats précédents, seulement, à l’heure actuelle, il semblerait que le personnel politique en charge ait abandonné toute mesure. Cela peut paraître particulièrement inquiétant pour certains ou réjouissant pour d’autres, car, si la période est révélatrice d’une certaine réalité, le plus souvent, lorsque les faits sont graves, à la révélation succède la déstabilisation puis la chute… Reste à savoir à quelle étape nous nous trouvons. Pour ma part je pense qu’un pied est déjà dans le gouffre… 

     Illustrons l’idée principale par un certain nombre d’exemples concrets. « La sortie du grand débat » est une parfaite illustration des stratégies politiques et médiatiques couplées. Rappelons que le Premier ministre a énoncé un premier bilan dès le 8 avril ; il en est ressorti une participation de 1,5 millions de français selon les chiffres officiels[1]… Cependant, le même jour un article du monde rendait compte d’une manipulation des chiffres assez monumentale[2].  Après avoir analysé les différentes contributions et observé un certain nombre de failles criantes : copier coller, comptes fantômes, textes de moins de 10 mots ; il s’est avéré qu’il n’y avait eu en fait qu’environ 255 000 personnes qui avaient effectivement contribué au lieu des 569 020 contributions en ligne avancées par le gouvernement. Je tiens d’ailleurs ici à louer le travail des journalistes Maxime Ferrer et Jonathan Parienté ; la critique des médias dit « traditionnels » me semble souvent légitime et nécessaire mais dans ce cas là, le travail me semble irréprochable. D’ailleurs, malgré ce papier, la manipulation ne s’est pas arrêtée là. Pendant toute la semaine qui a suivi, les éléments de langages ont été distribués sur tous les plateaux de télévision de manière éhontée, comme si aucun autre journaliste n’avait pris connaissance de l’enquête de leurs collègues du Monde… Sur LCI, Cnews, BFMTV nous avons pu voir les membres de la majorité ou du gouvernement se succéder avec le chiffres de 2 millions de contributions à la bouche pour signifier le succès de la démarche… A aucun moment je n’ai entendu (cela ne veut pas dire que ce n’est pas arrivé mais en tout cas c’est resté confidentiel pour moi) pendant toute la semaine qui a suivi ces annonces,  un quelconque journaliste ou éditorialiste de « renom » préciser qu’il y avait une différence énorme entre « contributions » et « contributeurs ». En effet dans les modes de calculs du gouvernement, en admettant pour l’exemple qu’un contributeur réponde à 20 questions, et bien il est comptabilisé 20 contributions ; ceci permet de gonfler les chiffres artificiellement en entretenant peut-être volontairement et de manière malhonnête le flou concernant la comptabilité officielle. On peut toujours arguer une erreur involontaire de la part de tous les politiques et journalistes. 

Cependant pour une erreur pareille on peut émettre plusieurs hypothèses : soit une négligence involontaire qui me semble gravissime compte tenu de l’analyse du Monde déjà existante, une incompétence journalistique coupable conduisant à l’acceptation sans remise en question du discours officiel, une manipulation volontaire visant à orienter l’opinion publique pour rendre incontestable le discours officiel… comment ne pas avoir des doutes sur l’indépendance des journalistes ? Pour le gouvernement c’est encore pire : soit une incompétence notoire dans l’analyse de leurs propres dispositifs, soit une manipulation des données et donc un mensonge officiel ! Au crédit des journalistes, gageons qu’à partir du vendredi suivant, la manœuvre a été tout de même mise en avant par un grand nombre d’entre eux[3]. Ce décalage dans le temps de l’analyse critique me semble condamnable pour un sujet si sérieux ; en effet, n’importe quel amateur de psychologie cognitive et comportementale sait très bien que lorsque qu’un message est validé institutionnellement et médiatiquement, l’opinion publique en est fortement impacté et il est illusoire d’espérer rectifier l’erreur sans un démenti officiel de la source principale à laquelle il ne faudrait plus accorder sa confiance. En somme le mal est fait… Et que dire lorsque d’autres analyses rendent compte du fait que les conclusions gouvernementale sont à peu de chose prêt à l’opposé des revendications des Gilets Jaunes à l’origine de la crise sociale que l’on connait à laquelle la consultation devait répondre[4] ? C’est un non sens total. Et que penser lorsque même une garante du grand débat met en cause directement l’analyse officielle alors qu’aucune précaution n’a été prise par le Premier ministre français ?[5]Je vous laisse émettre vos propres conclusions. 

      Le cas des armes françaises vendues à l’Arabie Saoudite est aussi difficilement compréhensible. Florence Parly avance le 20 janvier ne pas avoir connaissance du fait que ces armes soient utilisées directement au Yémen[6]. Pourtant, une enquête de Disclose contredit cela et porte à la connaissance du public une note du renseignement français qui recense pourtant celles qui sont utilisées sur le terrain et les conséquences possible sur les civils[7]…  Niant l’évidence, la ministre des armées persiste sur Radio Classique le jeudi 18 avril 2019 : "À ma connaissance, ces armes ne sont pas utilisées de façon offensive dans cette guerre au Yémen et on ne peut donc pas dire de façon mécanique, en tout cas moi je n'ai pas d'éléments de preuve permettant de dire ça, que des armes françaises sont à l'origine de victimes civiles au Yémen"[8]. Incroyable mauvaise foi, possible déni de réalité mais surtout l’évidence d’un mensonge éhonté le 20 janvier 2019.

     Nous pouvons faire aussi référence à la nouvelle porte parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye qui reconnaissait dans l’Express : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président »[9] ; ou au conseiller Ismaël Emelien qui a sciemment diffusé sur Twitter une vidéo illégale et en partie mensongère pour tenter de dédouaner Benalla au lendemain de ses exploits de la Contrescarpe[10]et qui a même osé une ligne de défense pour le moins hasardeuse dans l’émission « C à vous » pour justifier l’utilisation de comptes anonymes : «Sur Twitter c’est un peu la règle »[11]… parlons aussi de la championne européenne Nathalie Loiseau dont Médiapart révèle la présence, dans sa jeunesse, sur une liste d’extrême droite[12] ; la première réaction de défense de l’entourage a été de nier les faits puis, devant les preuves accablantes, elle change de discours et dit « avoir complètement oublié cet épisode » avant de plaider « l’erreur de jeunesse »[13].  

Mais le plus affligeant reste le député LREM Patrick Vignal qui explique très simplement sur Cnews qu’il est nécessaire de mentir aux français : « s’il faut dire la vérité aux français ça veut dire 10 ans de sang et de larmes (…) je vous parle de dossiers de terrorisme, vous voulez dire la vérité sur ça ? Vous voulez dire sur le chômage aux gens ? Je suis désolé aujourd’hui il faut donner une vision d’espérance aux français… »[14] ; tout est dit. 
    Comme les actions d’éclat gouvernementales se succèdent à un rythme effréné, nous ne pouvons pas passer outre la polémique concernant une supposée « attaque » de l’hôpital de la Pitié-salpêtrière par un groupe de casseurs[15]. D’après le témoignage de Castaner il était possible d’imaginer des actes multiples de vandalisme et de violence gratuite contre un établissement médical perpétrés par une bande d’émeutiers enragés ; heureusement, les médias ont réalisé un travail honnête et ont, en grande majorité, dénoncé avec une grande réactivité des informations erronées[16]. Etant donné le passif je parlerais plutôt d’un mensonge inexcusable au vu de la gravité des faits relatés. Cependant je ne doute pas que ce ministre va faire acte de contrition et s’excuser devant les français pour son manque de sérieux. 

     Alors qu’il est reconnu qu’en politique comme en économie l’une des notions les plus importantes pour convaincre et remporter l’adhésion de son peuple est la confiance, de nombreux exemples prouvent que notre propre gouvernement nous ment sans cesse…   
 Au choix, un manque criant d’éducation et de respect, un amateurisme confondant ou de la bêtise pure et simple. Dans tous les cas c’est une débâcle pour ces individus prétendant diriger la France avec la confiance de leurs concitoyens. Peut-être assistons nous aux derniers actes d’un suicide politique inévitable ? 

P.M.   



Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle de 2022

Dimanche 10 avril 2022 je ne serai pas en déplacement, j’aurai la capacité de me rendre au bureau de vote, je ne me désintéresse pas du tout...