mardi 6 mars 2018

La stratégie gouvernementale du « marchand de tapis » ou l’art de nous faire « prendre des vessies pour des lanternes ».

           Tout d’abord il convient de présenter des excuses à tous les marchands  qui pourraient se sentir injustement attaqués en étant comparés à nos caciques, véritables tacticiens de la fourberie dénués de tout scrupule.  Une magnifique illustration de cette stratégie a pu être observée ces derniers jours lors des annonces sur la réforme de l’assurance chômage, plus précisément au sujet de l’instauration d’une indemnisation pour les démissionnaires et les indépendants. Initialement il était prévu, dès les premières annonces à l’automne 2017, de permettre à toute personne remplissant les critères (pas encore définis) de pouvoir user de ce dispositif « tous les 5 ans » ; puis, sans doute en raison des sombres prévisions de comptables mal intentionnés, il a été décidé de complexifier la démarche à un degré qui aurait découragé même Albert Einstein ; enfin, en mars 2018 la ministre du travail fait une annonce et tous les médias insistent bien sur le fait que le gouvernement fera une belle faveur en réduisant le délai à respecter avant une reconversion, le faisant passer de 7 ans à 5 ans… en clair, je vous donne ce qui était prévu au départ en terme de délai mais je maquille cela en concession afin de masquer tous les obstacles nouvellement établis…
Ce n’est pourtant pas la première fois que cette technique grossière est employée. Dès lors, comment imaginer que quelqu’un puisse se faire encore abuser ? Ils promettent à leur cible, ou plutôt leur partenaire de négociation, un aller simple au purgatoire et une fin de voyage dans une cellule capitonnée sans aération. Après quelques discussions pour la galerie, dans leur infinie bonté, ils  font l’énorme concession d’accepter finalement de creuser une fenêtre de la taille d’un trou de souris et de desserrer quelque peu les liens de la camisole de force. Il faudrait en plus leur dire merci et que l’on applaudisse leur amour du dialogue. Les plus belles victimes de cette supercherie ont été, il n’y a pas si longtemps, les Mailly et autres Berger. Lors des « concertations » pour la réforme du code de travail ils sont ressortis presque « à poil » de leurs entretiens avec l’exécutif  et ont, sans aucune fierté, trouvé encore la force de faire des courbettes devant les caméras en remerciant les grands diplomates de leur avoir laissé leur slip… Laurent Berger a tout de même changé de refrain dans le Journal du Dimanche : « la méthode Macron, c’est : vous discutez et je tranche ». Et bien, il lui aura fallu quelques mois pour s’en rendre compte… il n’est jamais trop tard pour que l’autruche sorte la tête du trou cependant il y a fort à parier qu’elle va y retourner bien vite.

    Autre technique: on parle exagérément de pseudo avantages condamnés en bloc par l’équipe dirigeante puis on attend patiemment le matraquage par leurs collaborateurs médiatiques qui laissent une place plus que limitée aux contradicteurs. Une grande partie de la fonction publique doit subir ce traitement, en ce moment ce sont les cheminots qui sont dans l’œil du cyclone. Quelle ironie lorsque l’on pense à ces travailleurs du rail qui vont devoir défendre leur statut et bientôt leur régime de retraite face aux injonctions de technocrates qui bénéficient d’avantages et de privilèges indécents jamais remis en cause... Il y a pourtant un principe de base : comment demander à des gens de faire des efforts importants si soi-même on n’en consent aucun? Qu’en est-il de l’exemplarité? Je commence à penser réellement que parmi ces grands politiques se cachent de véritables "malades" atteints de troubles psychiques graves; des individus qui, par leurs excès, accélèrent leur crise d’autodestruction, comme des junkies se shootant à l’argent et au pouvoir  et qui ne s’arrêteront pas tant qu’ils n’auront pas atteint l’overdose sociale, ou tant qu’ils n’auront pas changé tout ce qui peut leur être cher en billets de banque, en bitcoins ou en lingots d’or... des sortes de Midas modernes qui, non contents d’être en état de décomposition mentale avancée veulent empoisonner tout ce qui reste de “sain” pour peu que cela leur rapporte de l’argent.

    Notons aussi l’illusion rhétorique présidentielle qui a été particulièrement appuyée lors du forum  économique mondiale de Davos. Le « chef de l’Etat » a osé avancer ces propos : « On a fait croire que la croissance concernait tout le monde. Ce n’est pas vrai. Elle est de moins en moins juste, concentrée sur les 1% les plus riches ». Le cynisme de ce personnage ne semble pas avoir de limites ; il énonce un simple constat sans autre explication et encore moins en abordant de possibles solutions concrètes, encore une belle déclaration d’intention qu’il s’empresse d’oublier une fois le discours terminé; encore un coup de communication dont il est si friand… Les recommandations semblent pourtant claires dans le rapport publié quelques heures plus tôt par l’Oxfam (Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent) : « Les états doivent créer une société plus équitable en privilégiant la main-d’œuvre ordinaire et les petits producteurs et petites productrices de denrées alimentaires et non les riches et les puissant-e-s » (en écriture inclusive dans le texte). Le World inequality lab et son Rapport sur les inégalités mondiales 2018  dresse un constat tout aussi préoccupant :  « Lutter contre les inégalités de revenus et de patrimoines dans le monde exige d’importants changements de politique salariale au niveau national et mondial. Les politiques éducatives, la gouvernance des entreprises et les politiques salariales devront être revues dans de nombreux pays. La transparence des données est aussi un enjeu majeur. » On ne peut qu’être affligé en constatant que le président, malgré ses effets d’annonce, applique une politique économique en totale opposition avec les indications de ces deux documents.

    L’imposture ne pourra pourtant pas durer éternellement, l’emploi de toutes les techniques de psychologie comportementale du monde ne pourra jamais masquer l’insincérité et la vacuité des démarches gouvernementales actuelles… 

P.M.



Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle de 2022

Dimanche 10 avril 2022 je ne serai pas en déplacement, j’aurai la capacité de me rendre au bureau de vote, je ne me désintéresse pas du tout...