samedi 9 avril 2022

Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle de 2022

Dimanche 10 avril 2022 je ne serai pas en déplacement, j’aurai la capacité de me rendre au bureau de vote, je ne me désintéresse pas du tout de la chose politique et je pense avoir conscience des enjeux d’un scrutin présidentiel avec son impact sur nos vies quotidiennes. Pour autant je n’irai pas voter, c’est volontaire, réfléchi et ce sera assumé. J’espère seulement qu’en cas de résultat « catastrophique » personne n’osera mettre en cause le choix de citoyens comme moi. Il est d’ailleurs déjà étonnant d’être qualifié  en termes peu élogieux par des personnages publics comme Monsieur Pascot et  Monsieur Bercoff avec un ouvrage récent au titre clair : « Abstention, piège à cons » ; sans doute un détournement de la célèbre formule « Elections, piège à cons ». J’ai pu entendre quelques interventions d’André Bercoff et il est assez déstabilisant d’entendre un soi-disant amoureux des libertés défendre l’idée d’un vote obligatoire avec tout de même la reconnaissance du vote blanc… cela me fait le même effet que lorsque j’ai pu écouter des pseudo-libéraux comme Ferry ou Cohn-Bendit défendre le passe sanitaire ou l’obligation vaccinale… Il faut dire que l’hypocrisie et le cynisme sont devenus certaines des caractéristiques principales des intellectuels français. Il faudra donc s’attendre aux pires commentaires et à devenir la cible de tous les incapables qui chercheront des responsables à la situation vers laquelle ils nous ont tous emmené par leur faillite idéologique. Loin de me faire douter, cela conforte mon choix ; voilà mes raisons. 

 

     Tout d’abord, il est juste insupportable d’entendre à longueur de journées les conseils de ces « penseurs du moins pire », ces individus à la philosophie politique tiède, aux convictions molles qui à base de renoncements et de compromissions intérieures incessantes se font les meilleurs artisans de la résilience de notre système démocratique en totale faillite. Mettons de côté des individus profondément conditionnés, attachés au récit collectif comme le chien de Pavlov à sa récompense pour dénoncer les petits marquis de la posture décalée, dissidents de façade qui rentrent dans le rang dès que leur monde est menacé. Je me trompe peut-être mais ils m’apparaissent comme de véritables  contre-révolutionnaires ; ils défendent des idées que j’ai pu trouvées nobles mais ils ne voudront jamais accepter un changement trop radical qui pourrait d’une manière ou d’une autre menacer leur position et leurs privilèges. J’ai le sentiment que leur positionnement repose sur la peur : peur de ne pas savoir ce qui pourrait advenir, peur du changement, peur de voir leurs certitudes ébranlées, peur d’une transition trop brutale… et bien qu’ils critiquent souvent avec sens de l’à propos les failles de l’existant, ils se font, en dernier ressort, les plus fervents partisan de la continuité. « Il faut limiter la casse » ; « on sait ce que l’on a » ; « on vote pour le moins mauvais c’est comme ça »… autant de formules toutes plus affligeantes les unes que les autres qui illustrent bien le fatalisme de la majorité  de nos concitoyens qui font le choix de se mettre à la table de jeu d’un petit groupe de décideurs qui utilisent des dés pipés ; l’éternel unique choix de se soumettre. On entend pourtant que les abstentionnistes « font  le jeu de » ;  pour la majorité nous ferions le jeu des extrêmes, pour les opposants nous ferions le jeu du sortant, en somme une nouvelle forme de bouc émissaire. A chaque période troublée ses responsables, après les non vaccinés responsables de tous les maux sanitaires, les abstentionnistes responsables de tous les maux politiques. Dans les mois à venir il ne fera pas bon être non vacciné et abstentionniste avec circonstances aggravantes pour un ou une Gilet Jaune. Pourtant l’abstention me semble être le seul moyen d’établir un rapport de force avec la caste des décideurs politiques, cela devient une habitude, on ne tire plus rien des expériences passées même les plus récentes. Nous l’avons vu lors des dernières régionales, rien n’effraie plus la classe politico médiatique que l’abstention. Deux signes ne trompent pas : tout d’abord permettre aux personnes positives Covid de se rendre aux urnes à contre-courant de toutes les mesures sanitaires déployées jusqu’à maintenant (mesures que l’exécutif reconnait bien comme absurdes mais avec lesquelles il a exercé une pression inexcusable sur sa population) et la sortie médiatique toujours aussi consternante d’un Macron qui aura été d’un mépris total jusqu’aux dernières heures de ce mandat. En effet, Marianne rapporte ses commentaires dans le Parisien : « Voter blanc, c’est mieux que de ne pas voter » ; « Mais le problème, à mes yeux , c’est quand même que monsieur « vote blanc » n’apporte pas beaucoup de solutions. C’est la réalité. » ; et pour lui finalement le « votant blanc » « n’est pas capable de choisir un candidat »[1] … c’est bon à savoir, celui qui ne veut pas choisir parmi l’offre proposée est un incapable ! Au passage on mesure ce qui fait le plus enrager ce genre d’individu : l’abstention, le fait de ne pas jouer leur jeu, le vote blanc passe encore, peut-être qu’un jour on décidera de l’éventualité d’envisager une consultation en vue de débattre de la perspective de le reconnaitre…    C’est pourtant assez évident, pour ces gens qui méprisent le peuple, rien de plus inquiétant que l’incertitude, l’incapacité à prévoir la réaction de ceux qu’ils considèrent comme des décérébrés, ces gens sont-ils des radicaux potentiellement violents, des dégoûtés en pleine dépression, des désintéressés sans convictions ou de simples citoyens qui ne veulent pas jouer leur jeu ? Sans abstention pas de mise en valeur de l’épuisement de notre démocratie ; plutôt que de stigmatiser les abstentionnistes, il faudrait les remercier, ils sont les lanceurs d’alerte qui permettent le diagnostic de mauvaise santé du système politique et même plus largement de quasi mort clinique  de notre République. Ce qui se joue avec cette présidentielle est plus large que la simple question de l’élection, de ce jeu de dupes malsain qui vise à calmer les foules, il s’agit de s’interroger sur le fait qu’il existe ou non encore quelque chose à sauver. 

 

     L’argument du « devoir » que constitue le vote revient souvent. Si l’on reprend l’idée, chère à Rousseau, de « contrat social » qui s’établit entre le citoyen et l’Etat, je peux entendre les concepts de droits et de devoirs. Mais, si l’une des parties rompt le contrat, comment exiger de l’autre qu’elle honore sa part ?  Or dans notre cas, si on s’intéresse aux derniers évènements, il me parait évident que l’Etat ne respecte en aucun cas sa part du contrat et il n’est plus possible de considérer que « nos élus » sont les représentants du peuple ; ils sont au pire, les représentants de leurs propres intérêts ou les jouets d’une majorité qui les méprise et au mieux les spectateurs, parfois indignés, mais totalement impuissants de la farce d’un gouvernement fantoche. 

     L’état de droit est en passe de devenir une légende urbaine : état d’urgence face au risque terroriste avec la promesse que les mesures ne seront pas inscrites dans le droit commun, première farce ;  état d’urgence sanitaire créé en 2020 sur des bases totalement arbitraires avec confinement, réduction des libertés individuelles, passe sanitaire et obligation vaccinale des soignants. Et surtout aucun retour en arrière une fois qu’il est pourtant prouvé que toutes ces décisions étaient totalement ineptes. Quelques individus qui prennent des décisions qui conditionnent les aspects les plus élémentaires du quotidien de leurs concitoyens dans le cadre d’un conseil de défense totalement opaque sans aucun contre-pouvoir. Et nous serions priés de les remercier et de ne surtout pas contester quoique ce soit. Et que dire de la crise ukrainienne, toute la politique extérieure laissée à la discrétion du seul chef de l’Etat,aucune consultation des parlementaires alors que le choix de ces mesures vont impacter violemment notre pouvoir d’achat, notre capacité à nous chauffer, à travailler et même à nous nourrir, donc à subvenir aux besoins de nos enfants ! Mais pas besoin de notre avis, le chef a décidé et en plus il le fait en toute impunité, en toute irresponsabilité ! La République nous dédaigne, elle ne peut rien exiger de nous, qu’on laisse faire est déjà beaucoup…  

   Bien sûr il est toujours dangereux de généraliser, simplifier, caricaturer et dire que tous les acteurs politiques sont des vendus serait injuste. Il y a bien ça et là il y a bien un député ou l’autre pour défendre nos intérêts mais même eux peuvent mesurer leur inutilité. Passer 5 ans à pleurer sans réussir à faire changer la moindre chose, aucun pour mettre sa démission dans la balance pour marquer les esprits, au contraire la plupart sont plus occupés à se recaser pour les 5 ans à venir. Et que dire des membres du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel censés contrôler la conformité des lois et donc les excès de mesures mal calibrés qui ne respecteraient pas les fondements de notre République. Au cours de la crise sanitaire maladroitement qualifiée de « guerre » par le Président ils sont passé du rôle de vigie en surplomb à celui d’aide de camp servile du pouvoir en place. Les épisodes successifs de confinement, attestation de déplacement, obligation vaccinale des soignants et passe sanitaire de la honte ont été autant d’occasion de piétiner la constitution et l’état de droit avec ces deux conseils qui ont allègrement détourné le regard. Pour ces gens qui devraient jouer un rôle majeur dans la protection des institutions, notre intérêt était bien le cadet de leurs soucis. Et maintenant on voudrait nous culpabiliser, nous enjoindre à faire notre devoir citoyen ? Honte à vous tous hommes de paille, gouvernants fantoches ; une élite de pacotille plus intéressée par la conservation de ses avantages que par la protection de la Nation. Cet Etat confisque bien le pouvoir qu’il doit à son peuple.

    Enfin, comment a-t-on pu dériver à ce point-là au sommet de l’Etat avec le recours décomplexé aux cabinets de conseils ? Phénomène  « tentaculaire » selon le Sénat qui parfois sort de sa torpeur. Il a encore fallu le concours de quelques chercheurs de vérité, de plus en plus isolés, ici en la personne de Mathieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, qui ont publié Les infiltrés chez Allary Éditions en février 2022. Livre qui a déclenché la foudre et permis de mettre en lumière le rôle trouble joué par le cabinet McKinsey. Pourtant un article dans M Le magazine  du Monde le samedi 6 février 2021 aurait déjà dû sonner l’alarme dans la foulée d’information déjà relayées par le site Politico et le Canard Enchainé.  Alors petit résumé : nous avons un cabinet qui a aidé bénévolement à la rédaction du programme de Macron en 2017 ; on ne compte plus les aller-retour, les échanges de poste  entre gouvernement, parti en marche et cabinet McKinsey ; ils sont chargés de la logistique de la campagne vaccinale du gouvernement et le clou du spectacle ils sont aussi conseillers de Pfizer,  principal pourvoyeur de vaccins… A noter d’ailleurs que ce laboratoire est actuellement dans la tourmente aux EU avec la publication de 55000 pages de documents d’examens du vaccin COVID-19 suite à la victoire au tribunal d’une organisation à but non lucratif Public Health and Medical Professionals for Transparency contre la FDA (Food and Drugs Administration) dans le cadre du Freedom of Information Act (FOAI) américain[2] dont la France ferait bien de s’inspirer au lieu de tout verrouiller avec le Secret des Affaires et autre verrou de Bercy… Sur ce point d’ailleurs, peut être que les médias traditionnels français en parleront dans quelques années… Autre précision déjà évoqué dans un texte précédent : le rôle de McKinsey en tant  que conseiller d’un autre laboratoire Purdue Pharma reconnu coupable dans la crise des opiacés aux EU. A la lumière de toutes ces informations, la gestion sanitaire et la campagne vaccinale mises en place par l’Etat français ressemblent plus à des escroqueries en bande organisée qu’à des politiques de santé publique… Et tout cela sans aucune conséquence sur nos élections, pas de garde-fou au sein de la puissance public, une République sans contrôle, un organisme politique sans aucun système immunitaire. 

 

     C’est toute l’institution qui apparait maintenant comme « pourrie de l’intérieur » : hauts fonctionnaires, députés, sénateurs, membres du conseil constitutionnel, membres du Conseil d’Etat… ils ont tous laissé faire quand ils n’ont pas été complices.  Et maintenant nous devrions jouer le jeu et choisir un nouveau chef ? Aurait-on eu idée de changer de capitaine au moment où le Titanic sombrait ? Nous devrions faire confiance à un seul de ces individus qui se font un plaisir de jouer leur rôle dans ce théâtre d’ombres depuis tant d’années ?  

     Après de tels constats, à mon sens, voter revient à cautionner, prendre le risque inconsidéré de s’entendre dire, malgré tous les revirements de circonstances et les mensonges avérés : « nous avons été élus, c’est la démocratie, le peuple a donné son avis ». S’abstenir devient pour moi une question de principe, une forme de sécession face à l’inacceptable.  

Notre démocratie représentative a vécu, a mal vieilli, elle est morte ; et il faut maintenant l’enterrer pour passer très vite à une démocratie participative avec reconnaissance du vote blanc et RIC ; seules conditions de mon retour aux urnes. Aller voter actuellement pour donner un mandat à l’un de ces politiciens ivres de pouvoir c’est appliquer un massage cardiaque sur un corps froid depuis des mois voir des années. Ces politiciens sont les Docteurs Frankenstein modernes qui veulent ramener à la vie un cadavre pour continuer à se nourrir sur le dos de leurs concitoyens. Voter c’est donner une caution à tous les escrocs médiatiques qui tentent de nous persuader que le pire est normal, que les vices et manipulations sont les nouvelles vertus et que nous sommes condamnés à accepter notre sort. Et bien abstenons-nous, instillons le doute dans leur esprit comme eux veulent instiller dans notre esprit la certitude de notre inutilité. Obligeons-les à nous considérer réellement, arrêtons d’accepter les règles de leur jeu, qu’ils se sentent obligés, quel que soit leur bord politique, de nous accorder les outils de notre reprise de pouvoir populaire. Et plus nous serons nombreux, plus le rapport de nombre se fera rapport de force. 


P.M.

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