Un galopin à l’œil vif scrutait alentours, rien d’autre en tête que de jouer quelque tour.
Avec surprise il aperçut se désaltérant au ru, bien apprêté, un inconnu
Gardant ses distances il demanda : « Je ne vous connais pas, voulez-vous me dire qui va là ? »
L’homme alors se retourna, avec un grand sourire déclara : « Je suis seigneur d’Utopia !
- Je ne connais pas cette contrée là, êtes-vous perdu mon bon roi ?
- Peut-être pourrais-tu m’aider, pendant longtemps j’ai voyagé.
Flairant le gain à peu de frais, la révérence fut du plus bel effet.
- Je vous emmène sans détour, mon maître vit là-bas dans cette grande tour.
- Te rencontrer était heureux, tu me sembles bien généreux.
Pourtant peu d’illusions, pas de bagages donc maigre espoir de rétribution.
C’est autre chose qui l’intriguait ; lui d’habitude si prompt à rester en retrait.
Il fut pris de curiosité pour cet individu qui ne dégageait aucune animosité.
-Un seigneur sans accompagnateur, as-tu subi quelque malheur ?
-Au contraire un grand bonheur, apprendre de mes contemporains, quel douce labeur !
Un bien curieux personnage que cet humble roi sans aéropage.
-Tu te déplaces sans courtisans, qui gouverne ton pays en attendant ?
-Tout mon royaume se déplace avec moi, il s’agrandit à chacun de mes pas.
-Vraiment je ne comprends pas, tout seul , mais quelles conquêtes espères tu là ?
-Ce n’est pas ma résolution première, j’apprends seulement de mes adversaires.
-Je suis vraiment perdu. Un monarque comme toi je n’en ai jamais vu !
Je ne voudrais pas te déplaire mais tu dois vivre un calvaire ?
Tu dois bien menacer de mise aux fers pour que prospèrent tes affaires ?
-C’est contre ma nature que d’imposer, à un autre être doué de volonté.
La discussion est primordiale, le consensus mon idéal.
-Es-tu bien sain d’esprit ? Ce n’est pas comme cela que les choses fonctionnent ici.
-Pourtant regarde autour de toi, la nature nous traite pareillement toi et moi.
Tu peux très bien suivre ta voie? Quel intérêt d’imposer ta seule loi ?
-Face à plus fort, plus grand ou plus puissant que moi, vraiment je ne fais pas le poids.
-Un esprit avisé, des manœuvres bien menées, un royaume justement dirigé, il ne faut pas faire cas des chiens en train d’aboyer.
-C’est bien moi qui sera aux abois, cela ne fait pas beaucoup de choix…
Comment t’en sortir préservé si une guerre t’est déclarée ?
-Quel intérêt d’attaquer mon royaume modéré qui en rien ne veut s’imposer ?
-N’importe quel souverain dont la volonté serait simplement de prouver toute sa supériorité !
-C’est insaisissable que tu dois devenir, comme l’eau que la poigne la plus forte ne peut retenir.
Il faut toujours te projeter, et cela sans coup férir, vers le plus lointain avenir.
-Tes mots sont beaux, tes idées hautes, mais le pire ; c’est qu’on ne se protège pas avec des dires.
-Bien sûr, tu feras face à quelque royaume belliqueux. Regarde-le toujours dans les yeux.
Un esprit diplomate pour apaiser au mieux. Au final vous vivez sous les mêmes cieux.
Si d’aventure la raison ne l’emporte pas, la justice de ton côté, ne recule jamais d’un pas.
Si tu as fait une erreur ne te méprends pas, reconnais le et efface toi.
Mais si ton honneur est bafoué, jusqu’à ton dernier souffle tu dois te déchaîner.
L’harmonie de la vie de ton côté, le sort saura pour sûr te gâter.
Et si sous les coups tu devais tomber, pas de regret, ton heure était arrivée.
-Tu me sembles bien haut perché, quelles possessions peux-tu me présenter ?
-Je ne fais pas de fabuleux festin, je ne veux pas plus que de besoin
Nulle volonté de grand destin, je possède mon esprit, mon cœur et mon instinct
-Mais en fait tu n’es pas un roi !
-Bien sûr que si tout autant que toi !
-Mais enfin comment ça ! Bon sang faux seigneur explique-toi !
-Mes désirs sont mes sujets, ma volonté mon seul laquais.
Mon corps ma faible forteresse, ma tête m’évite les détresses
Chaque individu est royaume comme toute espèce d’une même faune
Amis et ennemis se tolèrent pour un équilibre précaire
Aucun ne doit prétendre tout régir sinon le monde entier se déchire
Ce n’est qu’une question d’échelles ; chaque niveau de la dynamique universelle
Les ondes, ce rythme formant la vie, chaque pays en est le fruit
C’est bien le manque d’humilité qui nous met tous en grand danger.
-Oh là mon idée mon réflexe, trouver cela bien trop complexe.
Mais pour te dire mes sentiments, l’intuition me fait croire en ces boniments…
Depuis toujours j’aime comprendre, je crois que nous allons nous entendre !
-Cette bonne nouvelle est appréciée, je te propose en toute amitié, une quête pour le moins indéterminée. »
Démarre alors à cet instant, dans la vérité du moment, la formation d’un chenapan par un monarque éclairant.
P.M.
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