Dans le texte qui suit nous pourrons noter quelques répétitions avec le billet d’octobre 2019. L’explication est simple, prenant en compte l’urgence de la situation, il s’agit de faire une proposition plus concrète, plus précise, en tentant d’être novateur tout en insistant sur les idées principales déjà développées.
Proposition d’action visant à faire reculer ce gouvernement sur la question des retraites (pour commencer).
Malgré des mobilisations massives et bien organisées les 5, 10 et 17 décembre 2019, le pouvoir exécutif ne semble pas vouloir entendre raison et ne parle pas de retirer cette réforme ; il est donc nécessaire de changer de mode opératoire afin de contrer les stratégies gouvernementales.
Nombre de professionnels, totalement opposés à la réforme des retraites, ne peuvent pas se mobiliser durablement pour différentes raisons : des questions d’éthique médicale pour certains, de faible capacité de nuisance envers le gouvernement pour d’autres, de pertes financières impossibles pour un grand nombre d’entre nous. Nous pouvons citer les professionnels de santé, les enseignants, les pompiers, des indépendants, certains salariés du privé… Compte tenu de l’épreuve de force engagée par l’exécutif, il serait peut-être temps de faire évoluer le mode d’action avec l’aide primordiale de la SNCF et de la RATP. Ces derniers ne pourront pas tenir indéfiniment et la bataille de l’opinion risque d’être perdue si le conflit perdure.
Une manière de faire basculer le rapport de force en faveur des opposants à la réforme serait une opération « transports gratuits » le samedi, associée à un appel aux autres corps de métier pour se rendre en nombre manifester sur Paris et dans les grandes villes, proche des lieux de pouvoir. Ce serait un bon moyen d’éviter à de nombreux concitoyens de perdre une journée de travail tout en leur donnant la possibilité d’exprimer leur colère au plus près des instances de décision. Pour cela il faudrait s’assurer du concours d’un maximum de professions ; l’état de désarroi dans lequel se trouvent une grande partie de nos concitoyens notamment dans les services publics (cf billet précédent) devrait tous nous pousser à cette mobilisation comme réflexe de survie. Bien sûr ; ce n’est plus le moment d’avoir des états d’âme et une peur irrationnelle d’être mêlés aux Gilets Jaunes qui ont été discrédités, à tort selon moi, par beaucoup de nos médias traditionnels. Il s‘agit tout simplement d’adopter une stratégie ayant déjà porté ses fruits et donné des sueurs froides au pouvoir en place (cf billet précédent). "Il n’est pas question de se mettre volontairement dans une situation illégale, il est tout à fait possible de prendre les pouvoirs publics à leur propre jeu" (cf texte précédent) en déclarant toutes les manifestations pour chaque corps de métier dans des rues différentes, le plus proche possible des zones sensibles (Elysée, Assemblée Nationale, Champs-Elysées, Place de l’Etoile…). Naturellement, une saturation de l’espace par des groupes importants dans de très nombreuses artères de la ville rendra quasiment impossible l’anticipation des mouvements de foules.
De nombreux avantages :
-Impact médiatique important dès la première annonce officielle avec le retour du spectre des manifestations « déstabilisantes » de fin 2018.
-Effondrement de la rhétorique gouvernementale visant à isoler les cheminots en expliquant qu’ils ne luttent que pour leurs régimes spéciaux.
-Retournement certain de l’opinion en faveur du mouvement, surtout si les services publics de santé, d’éducation et de sécurité adhèrent en masse.
-Répression policière plus difficile (nous l’espérons malgré les images affligeantes lors des manifestations des pompiers) car des corps de métier identifiés ne pourront être discrédités en arguant du flou des revendications comme cela a déjà été fait.
-Possibilité de jonction des contestations et évolution, à terme, vers une mise en échec plus générale de ce gouvernement.
Questionnement concernant la réalisation :
Est-ce réalisable d’un point de vue technique et les conducteurs adhéreront-ils en majorité à la manoeuvre ?
Faut-il s’adresser à la base des syndicats plutôt qu’aux directions souvent plus frileuses ?
J’espère que cette proposition ne sera pas considérée comme impossible car il ne faudrait pas confondre une chose impossible avec une chose qui n’est jamais arrivée mais peut advenir. Si d’aventure cette suggestion n’était pas retenue, je souhaite beaucoup de courage et assure de mon soutien toute personne luttant d’une manière ou d’une autre pour la sauvegarde du service public et la conservation d’acquis sociaux, piliers de notre modèle social français.
P.M.