jeudi 31 août 2017

Président, ministres, parlementaires cyniques dans un sinistre Etat. La seule solution serait un véritable mouvement de contestation populaire de grande ampleur.

    Il n’y a plus de garde-fou. Que cherchent-ils ? Un soulèvement populaire ?
Le gouvernement actuel est en train de réussir un tour de force : en faisant exploser les anciens partis ils cristallisent comme jamais auparavant une opposition entre d’un côté les « gagnants » de la mondialisation, du libéralisme et leurs défenseurs (une majorité des politiques, journalistes "mainstream" et une minorité de français) et de l’autre, une majorité de la population française associée à quelques politiques. Ce n’est pas la pseudo loi pour la confiance dans la vie publique qui risque de changer les choses, c’est mieux que rien pour certains , une chose est sûre, le compte n’y est pas. Les points soulevés sont quelques gouttes d’eau dans l’océan des abus légaux toujours d’actualité et les affaires ne font que commencer.

    Depuis le début de ce quinquennat il est possible de relever un certain nombre de faits incompréhensibles pour le commun des mortels comme moi. Je me propose d’en énoncer ici quelques exemples dans ce " journal d’un penseur bipolaire complexe à la tête d’une équipe de francs-tireurs":
Il annonce la loi de moralisation de la vie publique « en même temps » le premier garde des sceaux nommé est empêtré dans les affaires tout comme le ministre de le cohésion des territoires « planqué » maintenant à l’assemblée ; la ministre du travail réalise une plus-value de plus d’un million d’euro en revendant des stocks options Danone au moment de l’annonce d’un plan de licenciement, « en même temps » elle porte la réforme du Code du travail ; augmentation de la CSG, « en même temps » le gouvernement est prêt à faire un accord avec le géant Google permettant à cette firme de se soustraire à une part importante de son impôt ;  il donne des leçons à Donald Trump et le moque avec un slogan bien convenu, « en même temps » il lui déroule le tapis rouge lors de sa visite à Paris ; il veut créer des « hotspots » en Libye, « en même temps » c’est officiellement impossible pour une simple question de sécurité ; il annonce la nécessaire bienveillance pour l’accueil des migrants, « en même temps » les forces de l’ordre les molestent afin de les pousser à fuir ; il parade allègrement dans tous les journaux « people » quand cela l’arrange, « en même temps » porte plainte contre un paparazzi trop pressant ; horizontalité claironnée à propos du mouvement EM, « en même temps » les statuts de LREM ne donne pas la paroles à ses propres adhérents ; le ministre du budget annonce la diminution des APL, « en même temps » réduction prévue de l’ISF pour les plus fortunés ; il insiste sur son rôle symbolique de chef des armées (véhicule militaire lors de l’investiture, visites aux armées, déguisements en tout genre), « en même temps » un général respecté est humilié publiquement puis poussé à la démission et le chien de garde du gouvernement en rajoute le lendemain de l’annonce ; pour ne pas être embarrassé à propos de certaines affaires lors de ses déplacements il avance : « quand je suis à l’étranger, je ne ferai aucun commentaire sur la politique française », « en même temps » lorsqu’il fait sa rentrée internationale en Roumanie il lance : « la France n’est pas un pays réformable, les Françaises et les Français détestent les réformes… » en accompagnant la parole d’un geste pour le moins ambigüe du revers de la main…
N’a-t-il aucune consistance ? N’a-t-il aucune fierté ? Est-il viscéralement fourbe (comme un grand nombre de politiques me direz-vous) ? A-t-il une pensée si complexe qu’il ne la comprend pas lui-même ? Nous prend-t-il simplement pour des idiots ? (question rhétorique) Est-il totalement fou ? A vous de choisir et même d’en ajouter.

    Le nouveau président a ruiné en quelques semaines tout ce qui l’avait rendu en apparence convenable (mais jamais convaincant) lors de son accession au pouvoir ; lui qui voulait apparaître si courtois et bienveillant lors des débats, au risque de devenir transparent et inaudible, s’avère être plus proche du petit chef capricieux et susceptible que du dirigeant éclairé. Le pouvoir aurait-il perverti cet homme honorable en seulement quelques semaines ? Non, simplement le masque tombe plus vite qu’on aurait pu le penser et à visage découvert le rictus du braqueur social est encore plus inquiétant que prévu. Combien de fois faudra-t-il expliquer qu’avec la forte abstention, les votes blancs, les votes nuls et les votes contre le FN, l’élection n’était finalement que le résultat d’une faible adhésion populaire. Cela me permet d’établir la notion de loi « Jupiterwin » suivant le même mécanisme que la loi Godwin mais à l’échelle plus restreinte du débat politique français. Cette loi « Jupiterwin » pourrait être énoncée de la manière suivante : plus un débat ou une entrevue politique impliquant un ministre, un journaliste  partisan ou un député LREM s’éternise, plus la probabilité d’entendre l’expression « les français l’ont tout de même élu (choisi) pour cela » s’approche de 1. J’ajouterai même : la rapidité avec laquelle est atteint le point « Jupiterwin » est directement proportionnelle à la faiblesse de l’argumentaire de l’intervenant ayant beaucoup de peine à justifier son action de manière logique.
    A mon sens c’est un bien bel exemple de malhonnêteté intellectuelle sachant que, comme évoqué plus haut, il ne semble pas du tout avoir été choisi par la majorité des français. C’est au moins aussi affligeant que le raisonnement de nombreux spécialistes politiques qui débutent leurs interventions par un agaçant « les français veulent  (savent)… », ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont en train de pousser leurs concitoyens à bout en dérobant leur parole pour énoncer le plus souvent une idée qu’ils ne partagent pas du tout.   

    Je pense que nos gouvernants ont décidé de « pousser le bouchon » à un niveau jamais atteint. Quel exemple d’ailleurs avec la réforme du Code du travail ! Une entreprise de démolition sociale ! Pourtant, des journalistes politiques de tous bords ne prévoient pas de mouvements de contestation de grande ampleur, je ne suis pas de cet avis.
Il existe déjà des exemples assez parlant, mais rarement mis en avant, comme la grève des salariés de total à Mayotte, les CRS toulousains en arrêt de travail pour ne pas monter à Paris, grèves locales pour s’insurger contre la suppression des contrats aidés, manifestation des femmes de militaires, mobilisation nationale des livreurs Deliveroo. Peut-être faut-il que la tendance se durcisse pour que la gronde populaire soit entendue ? Pour l’instant, sur l’Olympe c’est la sourde oreille. Il a tout de même réussi à s'attaquer à presque toutes les professions et catégories socio-professionnelles (mis à part, cela devient une habitude, quelques privilégiées). Pour la fonction publique par exemple ce n’est que le début avec le rétablissement du jour de carence et le gel de l’indice des salaires en attendant la révision des régimes de retraite et les coupes budgétaires en tout genre.

    Le gouvernement sous-estime vraiment la capacité d’indignation et la fierté de leurs propres concitoyens. Comment imaginer qu’une majorité de Français ne s’insurge pas contre toutes ces manifestations de condescendance et de mépris?
Il est tout à fait déraisonnable de favoriser des entités économiques (banques, groupes financiers, grandes entreprises…) attentives seulement à la réalité financière en reléguant une majorité de nos compatriotes et donc le facteur humain au rang de simple variable d’ajustement que l’on peut sacrifier au même titre qu’une machine obsolète. L’hypothèse qui semble dominer est que l’enrichissement de quelques entrepreneurs améliorera les conditions de vie du plus grand nombre. Principe qui a largement montré ses limites avec l’ordolibéralisme à l’allemande et l’ultralibéralisme à l’anglo-saxonne (explosion de la précarité, creusement des inégalités). De plus, il me paraît impossible que le modèle américain, anglais ou allemand puisse se substituer au modèle français, c’est une simple question de culture et d’identité de notre pays, certaines considérations sociales en France ne peuvent être négociées. D’ailleurs si ces modèles évoqués avaient permis de réduire le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et avaient permis de diminuer réellement la dette de ces pays au lieu de l'augmenter, nous serions au courant. 
    Est-il si difficile de comprendre que notre vision de la société diverge de la leur et que nous ne pouvons pas tolérer de voir les inégalités sociales se creuser ? Après tout il existe bien en France une culture de la contestation bien encrée, il suffit de relever certains faits historiques qui nourrissent l’inconscient collectif : la Révolution française, la Commune de Paris, les victoires sociales du Front Populaire, la Résistance durant la seconde guerre mondiale, les mobilisations de mai 68… Bien sûr la véracité des faits peut toujours être contestée, orientée voir instrumentalisée, cependant, il est difficile de contredire le fait que les épisodes évoqués marquent les esprits en France depuis des décennies pour les plus récents voir des siècles pour les plus éloignés dans le temps.  Il serait intéressant que ce président prenne en compte cette tendance à la contestation de l’ordre établi par le peuple trahi propre à la culture Française. Culture qui, selon lui, n’existe même pas. Peut-être que la désobéissance civile est maintenant la seule solution viable pour se faire entendre. Contester l’autorité n’est pas, dans ce cas, une posture de principe, il s’agit de contester une autorité que l’on peut qualifier de partiale et illégitime.
    Espérons une réaction populaire à la mesure de l’injustice de l’action et des mesures gouvernementales présentes et à venir, et ce dès septembre. Notons cette belle ironie du sort, dans quelques mois se profile le 50ème anniversaire de mai 68, celui qui aime les symboles sera sans doute servi…

P.M.


Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle de 2022

Dimanche 10 avril 2022 je ne serai pas en déplacement, j’aurai la capacité de me rendre au bureau de vote, je ne me désintéresse pas du tout...